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et l’esclavage des Nègres.

servitude, à les en tirer, à les placer au milieu des princes, et à les vêtir de la robe d’honneur, après avoir fait ployer leurs têtes sous le joug. Qui peut supposer qu’il soit agréable à Dieu, de les voir languir dans l’oppression ? Les voleurs d’esclaves peuvent-ils penser que le père et le souverain de l’univers se plaise à transgresser ses loix ? La souveraine bonté visite, par hasard, quelques esclaves. Mais leur servitude n’est pas la cause de cette bienveillance. — Il n’y a que des événemens heureux qui puissent plaider avec succès en faveur des Noirs. Mais ils ne sont ni cherchés ni désirés par leurs ravisseurs. L’esclavage est un des plus grands maux ; il n’y a rien de plus inique que de trafiquer les forces et le bonheur de nos frères. On est surpris de voir que cette injustice est commise par des chrétiens,