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Réflexions sur la traite

qu’ils ne me mangeassent ; parce que suivant notre nation, ils dévorent les enfans, dans la partie intérieure de la contrée. Je passai toute la nuit dans une inquiétude affreuse ; le lendemain, je mangeai promptement la nourriture que l’on m’avait apportée, je désirais de partir bien vite. Lorsque mon guide ; mon ravisseur m’annonça qu’il allait, avec quelques personnes, au château voisin, pour acheter des terres. Je sortis, et je vis, et je ressentis bientôt des horreurs que je ne puis décrire ; je vis plusieurs, de mes misérables compatriotes enchaînés deux à deux, les uns avaient des menottes, les autres les mains liées derrière le dos. Nous fûmes conduits à la file, les uns des autres, jusqu’au château ; dès que j’y fus arrivé, je demandai à mon guide pourquoi j’y avais été amené ? — Pour que tu apprennes, dit-il, le chemin de Browfow ;