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et l’esclavage des Nègres.

notre pardon du lord, et qu’il serait médiateur entre lui et nous. Il nous divisa en plusieurs bandes, et nous le suivîmes. Nous quittâmes bientôt le chemin que nous connaissions. En arrivant le soir vers une ville, les brigands nous dirent qu’un des leurs y vivait, qu’il était trop tard pour aller plus loin, et que nous y passerions la nuit : le lendemain, trois hommes, dont le langage était différent du nôtre, parlèrent de nous à ceux qui nous avaient gardés pendant la nuit, et qui répondirent que nous étions des fugitifs. Nous demandâmes aux gardes ce que ces hommes leur avaient dit, les gardes nous répondirent que ces hommes étaient venus pour les prier de partir le lendemain, et pour les régaler dans le jour. Nous crûmes alors que notre condamnation allait être prononcée, et que nos ravisseurs nous dévoreraient comme leur