Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
et l’esclavage des Nègres.

Peuvent-ils croire que le gouvernement Anglais veuille sérieusement établir en Afrique une colonie libre, tandis qu’il permet que ses forts et ses factoreries enlevent, commercent & mettent en esclavage les Afriquains ?

Pat. Gordon, qui n’était pas opposé à la servitude des Nègres, s’est plaint autrefois des barbaries commises contre eux ; il s’est élevé contre les traitemens subis par les Noirs, qui étaient avilis comme s’ils étaient des brutes, et privés de religion, quoiqu’ils fussent des hommes. Voilà les mots dont il se sert dans sa Grammaire géographique ; « le sort des Nègres esclaves a été jusqu’à présent et est encore de servir des maitres chrétiens. Les colons ont assez fait voir le zèle qu’ils ont pour leur conversion, en traitant fort mal un grave ministre qui leur demandait, il y a quelque tems, la permission d’y