Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
Réflexions sur la traite

fans, qui tendent des pièges aux Nègres, et qui violent les droits communs pour s’enrichir, sont toujours misérables, méchants et détestables. Celui qui ôte aux hommes leur liberté, et les accable par l’esclavage, est le voleur le plus coupable et le plus opposé aux préceptes des loix divines, qui commandent que tout homme aime ſon prochain comme lui-même, et ne fasse pas à autrui ce qu’il ne voudrait pas qu’on lui fit. Comme toutes les autres loix ont été portées par les voleurs d’esclaves eux-mêmes, elles ne peuvent donc pas être d’un meilleur genre ni d’un meilleur caractère qu’eux. — Peut-il y avoir de l’honnêteté parmi des voleurs ! cette comparaison m’a paru dure ; mais elle est si vraie, qu’elle seule peut exprimer mes pensées et mes sentimens. J’espère que le lecteur impartial voudra bien excuser de tels défauts, comme provenant d’une mauvaise édu-