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et l’esclavage des Nègres.

liers frémissent ; des maux sans nombre les menacent ; la liberté de tous les Nègres employés dans les colonies doit donc sans délai remplacer l’esclavage. Le travail des Nègres libres serait aussi utile que celui d’aucune autre classe d’hommes. Mais quand bien même l’abolition totale de la servitude ferait souffrir quelque perte aux colons, cela serait juste. Il faut que le crime soit puni. Cela rendrait service au public. Autrement de grands malheurs fondront sur lui. — Il est vrai que la traite et les travaux des Nègres fournissent d’immenses revenus au gouvernement. Mais le travail d’un peuple libre n’en produira-t-il pas d’aussi grands, ou même de plus grands encore ? Les Européens ne seront plus criminels ; ils se débarrasseront d’un lourd fardeau, plus accablant et plus ruineux qu’une dette nationale. Affranchissez les Afriquains, encoura-