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Réflexions sur la traite

Amérique. — Faut-il s’en étonner ? ils font faire leurs travaux pour rien, et ils ne veulent pas être contraints d’employer des hommes qu’il faudrait payer. La seule nécessité où sont les colons amériquains de plaider pour l’esclavage, prouve avec évidence leur malhonnêteté et leur injustice. L’homme vraiment honnête ne redoute rien tant que l’imputation d’iniquité ; celui au contraire qui n’ose envisager les conséquences de ses actions, est un lâche scélérat, et est indigne du nom d’homme. Il appréhende plus les malheurs temporels que Dieu. Je le dis à vous, ô mes amis ! ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire. Mais je vous montrerai celui que vous devez craindre ; craignez celui qui, après qu’il a tué, peut envoyer en enfer ; je vous le dis, craignez-le. (S. Luc. ch. 12. ℣. 4. l. 5.)

Que le gouvernement et les particu-