Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
Réflexions sur la traite

je viens de dire ; si elle y était insensible, cela serait malheureux pour nous et même pour elle ; puisqu’elle provoquerait alors la colère divine. Ce dernier crime serait encore plus odieux que la faveur accordée au trafic des Afriquains. Trafic fait cependant d’une manière exécrable par les négocians de Liverpool et de Bristol. Leur cruauté est si révoltante que lorsqu’on en entend parler, on s’écrie, comment la terre ne s’entrouvre-t-elle pas pour les engloutir ?

On ne conçoit pas aisément la multitude de forfaits et d’assassinats que se permettent les Anglais chargés de la traite des Nègres. Ne voient-ils donc dans les Noirs que des propriétés dont ils peuvent faire ce qu’ils veulent ? Où croient-ils qu’il n’est pas plus affreux de tuer un Nègre qu’une bête féroce. Malheureusement les annales de