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et l’esclavage des Nègres.

fortunés dont les gémissemens ne parvenaient pas jusqu’à eux ; sans doute Ferdinand, roi d’Espagne, ne voulait pas que l’on traitât les Amériquains comme ils ont été traités. Heureusement pour l’honneur de ce royaume et pour celui de l’humanité, des hommes vertueux, des prêtres et des gentilshommes humains et éclairés, accompagnaient les barbares avanturiers qui ont conquis et désolé le nouveau monde ; heureusement ils protestaient contre les crimes et les assassinats. Mais toujours en vain. De même, depuis que le commerce des esclaves a été commencé, plusieurs Blancs de toutes les nations, et sur-tout d’Angleterre, ont écrit en faveur des Afriquains ; mais en vain. Les insinuations criminelles de l’avarice ont toujours été écoutées et suivies. Cet abominable trafic a même excité des haines nationales. Les peuples poussés