Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
2
Réflexions sur la traite

l’Amérique par des colons et des marchands, à la honte des nations chrétiennes ; ce serait un crime que de ne pas remercier avec reconnaissance ces êtres vertueux et respectables, de leurs efforts bienfaisans pour faire supprimer totalement l’inique commerce des Noirs, et empêcher le vol, l’achat, la vente et l’esclavage des hommes et des enfants !

Les philosophes qui ont tâché de rétablir parmi les hommes tous égaux, les droits de la nature, dont on a spécialement et si injustement dépouillé le pauvre et infortuné peuple Noir ; ont été approuvés et applaudis par ceux qui ont de la bonté, et par ceux qui veulent que leurs noms soient à jamais honorés. Ils suivent ce précepte : ouvre ta bouche, juge avec équité, plaide la cause du pauvre et de l’indigent ; car le généreux imagine des choses généreuses, et se soutient dans ses prin-