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et l’esclavage des Nègres.

fortune. Mais dès que le propriétaire s’en apperçoit ; ils sont séparés à coups de fouet. Être déchiré à coups de fouet, être mutilé par d’autres châtimens plus cruels encore, voilà les souffrances journalières des Nègres ; jusqu’à ce que leurs forces soient usées par la faim, le travail forcé, les mauvais traitemens, la misère, le désespoir. Hélas ! malheureux mortels, que de maux vous souffrez ! vos bourreaux prennent le nom de chrétiens !

Toutes les nations européennes ont des vaisseaux occupés à la traite des Nègres. Tous les esclaves ne sont pas vendus à des colons inhumains. Quelques-uns appartiennent à des maîtres qui les traitent avec indulgence et commisération ; quelques-uns deviennent libres, d’autres peuvent acquérir les moyens de s’affranchir eux-mêmes. Mais qu’est-ce qu’un très-petit nombre comparé à cent