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et l’esclavage des Nègres.

s’emparer d’eux. On les charge de fers ; on les déchire à coups de fouet pour les conduire au bord de la mer. Là on les dépouille, on les visite, on les marque ; on les jette ensuite dans les vaisseaux, on les entasse dans le fond de cale comme des balots de marchandise. La mal-propreté les ronge ; la mauvaise odeur les suffoque. Aux maux que j’ai décris ; j’ajoute encore les mauvais traitemens des capitaines de vaisseaux, qui sont souvent des monstres. Les Nègres sont-ils arrivés à leur destination ? les acquéreurs les dépouillent, les visitent. Leur attitude peint la honte, la mélancolie. Aux chagrins qui les dévorent, les coups de fouet sont ajoutés. Nous avons encore d’autres scènes de douleur qui nous attendent. — Tous les esclaves n’appartiennent pas au même maître. Tous ces malheureux vont se séparer. Les mères serrent leurs filles