que vous vous lamentez sous les liens déchirans de la barbarie et de la faim, il me semble qu’il vous dit « hélas ! ô Afriquains ! vos malheurs sont les miens ; je suis comme l’épi que l’avide moissonneur a laissé dans les champs. La probité et la droiture sont bannies de la société. Chaque homme a soif du sang de son frère. Tous se tendent des pièges les uns aux autres ; tous font tout le mal qu’ils peuvent faire. « — Ô mes compatriotes, vous dirais-je (s’il n’était pas actuellement affreux de vous faire des reproches.) Ô mes compatriotes ! pourquoi avez-vous reçu parmi vous des mortels aigus comme des ronces ? Pourquoi avez-vous laissé établir parmi vous des mortels adroits et fourbes comme des renards ? Ô Afrique ! encore, encore un peu de tems et le jour du salut arrivera. Nous verrons
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et l’esclavage des Nègres.