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Préface du Traducteur.

ce que fait Cugoano, voilà aussi son excuse. Il a été malheureux, il est très-religieux ; la Bible est la base de son livre et de ses raisonnemens. Sa tête est forte, il est conséquent, il nous a cru moins inconséquens que nous ne le sommes. Il a vu partout des temples élevés au Dieu du christianisme, et des ministres chargés de nous répéter ses préceptes ; il a dû être persuadé que nous suivions et que nous lisions toujours avec plaisir, ce que nous écoutions toujours avec respect. Lui ferons-nous un crime d’avoir eu trop bonne opinion de nous ?

Il est quelquefois un peu mystique ; et sa dévotion naïve le rend intéressant ; il est d’ailleurs clair et intelligible ; et en cela il est bien supérieur aux Grecs du moyen âge, qui depuis la décadence de l’école d’Alexandrie, se sont seulement occupés de mysticités inintelligibles et de chimères au moins