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et l’esclavage des Nègres.

Cependant si conformément aux lois de Dieu, les voleurs, au lieu d’être pendus, étaient condamnés à une servitude dont la longueur serait proportionnée à leurs crimes, toutes les nations pourraient avoir des esclaves. Il serait permis de les vendre aux citoyens, mais jamais aux étrangers, et la liberté leur serait accordée de droit, dès que le tems fixé pour leur châtiment serait expiré. Mais tout homme qui en force

    à ne pouvoir s’enfuir sans être découvert, Ah ! sans doute le spectacle d’un seul de ces malheureux esclaves détournerait de la scélératesse aussi bien que des fourches patibulaires Peut-être même seraient-ils si sévères entr’eux, qu’il n’y aurait pas de société où l’on fût plus en sûreté ? Cette manière de confiner les hommes dangereux n’est pas aussi impraticable qu’on le pense communément. Au reste, tous les codes criminels, avec toute leur sévérité, sont l’ouvrage des hommes, ils ne devraient pas aller au-delà des lois du tout-puissant, et ne devraient jamais les annuller.