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et l’esclavage des Nègres.

rait parler ainsi à tous les individus de l’espèce humaine « vous péchez contre les lois du Très-haut ; vous

    Dieu ayant adouci plusieurs de ses lois ; les mortels feraient donc très-bien de chercher les moyens les plus doux pour prévenir les crimes et corriger les coupables. Lorsque leurs réglemens sont contraires aux réglemens de l’Être-suprême, il n’est pas permis de balancer. Ainsi les livres saints ordonnent que le voleur restitue son larcin, et le code pénal dit qu’il mourra. L’intérêt a dicté l’article.

    Les plus dangereux transgresseurs des lois sont les faussaires et les faux-monnoyeurs ; ils doivent être privés de la vie ou de la liberté ; ils ne font pas toujours tort aux particuliers, mais ils volent la société entière. On n’a pas le droit d’ajouter à leur supplice. Ainsi l’esprit saint ne dit pas que le voleur mourra, mais il assure qu’il sera fait esclave. On peut donc le vendre. Mais on ne peut le vendre ni à des payens, ni à des gens qui ne l’éclaireraient pas, car on ne pourrait pas espérer que le flambeau de la vérité l’éclairera et le conduira dans le chemin de l’équité. Quelques hommes, par une assiduité ingénieuse, ont apprivoisé les bêtes les plus sauvages et le