Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.
x
Préface du Traducteur.

dant pas son seul mérite. — Il a des défauts sans doute, mais on doit lui pardonner des longueurs et des répétitions ; lorsqu’on parle de ses maux, des maux de sa patrie, de ses compatriotes et de ses amis, il est impossible de s’arrêter. Les plaintes sont verbeuses ; l’homme vivement affecté se tait, ou s’il parle, il revient sans cesse sur ce qu’il a déja dit ; tout lui rappelle ses souffrances, il craint toujours de n’avoir pas tout dit, de n’avoir pas été entendu. Ainsi le bon abbé de Saint-Pierre redisait dans tous ses ouvrages, les abus qu’il avait découverts, et les vérités qu’il voulait graver dans tous les cœurs et dans toutes les têtes. Ainsi le bon Ottobah revient toujours à ce qu’il a déja prouvé.

L’infortuné a peu de confiance en ses forces, il est modeste, il s’appuie sur des autorités ; voilà encore