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—Maman! Maman! Maman, papa! —pleura-t-elle impérieusement. Elle essaya de se retenir au bord mais elle s'est sentie arrachée et tomba.

—Maman! Aïe! Ma. . . —elle ne cria pas plus. Un d'entre eux l'avait étranglé, lui écartant les boucles comme s'il s'agissait de plumes, et les autres la traînèrent en tirant sur une seule jambe jusqu'à la cuisine, où le matin avait été égorgé le poulet, bien attaché, en lui arrachant la vie seconde après seconde.

Mazzini dans la maison d'en face avait cru entendre la voix de sa fille.

—On dirait qu'elle t'appelle — dit-il à sa femme.

Ils tendirent l'oreille, inquiets, mais n'entendirent rien. Finalement, ils firent leurs adieux et tandis que Berta allait poser son chapeau, Mazzini s'avança dans la cour.

—Bertita!

Personne ne répondit.

—Bertita! —redit-il d'une voix déjà troublée.

Et le silence fut si funeste pour son cœur toujours terrifié, que son dos se glaça d'un horrible pressentiment.

—Ma fille, ma fille! —Il courut avec effroi vers le fond de la cour. Mais en passant devant la cuisine, il vit sur le sol une mer de sang. Il ouvrit violemment la porte entrebâillée, et il poussa un cri d'horreur.

Berta qui avait accourue à son tour en écoutant les appels angoissés du père, entendit le cri et répondit par un autre. Mais en se précipitant vers la cuisine, Mazzini, livide comme la mort, s'interposa, et la retint:

—N'entre pas! N'entre pas!

Berta réussit à apercevoir le sol inondé de sang. Elle put seulement mettre ses bras sur sa tête et s'enfoncer le long de son mari dans un soupir rauque.