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talens, vertus, beauté céleſte,
elle a tout ce qui peut charmer.

Mais que ſert l’attrait invincible
qui la fait régner ſur les cœurs ?
A l’amour elle eſt inſenſible,
& voit en paix couler mes pleurs.
J’ai beau lui déclarer ma flamme ;
j’ai beau lui peindre mes tourmens,
rien ne peut attendrir ſon ame
fermée aux plus doux ſentimens.

A quels maux elle eſt condamnée,
& que ſon ſort eſt rigoureux !
elle ignore, l’infortunée,
que l’Amour ſeul peut rendre heureux.
Accordez-lui le bien ſuprême,
Ô Vous, dont j’adore la loi,
Dieux tout puiſſans ! faites qu’elle aime,
fût-ce même un autre que moi !


LA NÉCESSITÉ D’AIMER.

Il eſt, dit-on, il eſt un âge
où l’homme ne doit point aimer,
où les attraits d’un beau viſage
n’ont plus le droit de l’enflammer.

Seroit-ce l’enfance timide
à qui l’amour ne convient pas ?