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Soleil-Levant bien faibles et comme l’ours moscovite le veut sérieusement, il viendra facilement à bout de son ardent adversaire.

Jacques de Baiglie.

Ou bien, encore, celle interview d’un diplomate japonais parue dans le Matin du 6 février :

Mais je proteste avec énergie contre le désir de la guerre attribué au Japon et contre le prétendu excès de nos pré­tentions.

Les premières demandes du Japon étaient inspirées par un esprit d’extrême modération. Au cours des négociations, le Japon ne s’en est pas départi. Il ne serait pas tout à fait exact de dire que ces premières demandes n’ont reçu abso­lument aucune modification. Les réponses de la Russie ont donné lieu à de nouveaux échanges de vues, à des proposi­tions nouvelles et à des contre-propositions.

Que réclamons-nous, d’ailleurs ? Une assurance écrite, spé­cialement adressée au Japon, que la Russie s’en tient aux termes des accords qu’elle a conclus avec la France en 1902, termes qui énoncent en toutes lettres le principe de l’intégrité de l’empire chinois. Nos exigences ne vont pas plus loin, et nous n’avons jamais demandé à la Russie d’évacuer la Mandchourie.

Nous ne croyons pas que la Russie, sans se démentir elle-même, puisse nous refuser cette satisfaction.

La Russie prétend que le Japon qui attendait depuis trois mois une réponse à sa note diplomatique, pou­vait bien attendre encore.

Et — inconséquence des russophiles — c’est juste­ment le procédé dilatoire qu’on reproche tant, et avec juste raison, au gouvernement ottoman qu’on prétend légitime pour la Russie !