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Nous ne citerons que pour mémoire celle dépêche que publia le New York Herald, journal dont tout le monde connait la valeur de ses informations ;

La cause du conflit

Saint-Pétersbourg, 14 février. — Je tiens d’excellente source que la cause de la guerre fut un ukase privé signé fin décembre, et que l’ambassade américaine arriva à connaître. L’empereur ordonnait l’application. le long de tout le rivage mandchourien, des tarifs de protection russes qui devaient entrer en vigueur à dater du 1er janvier, vieux style, c’est-à-dire le 13 de notre calendrier.

Ceci fut la cause approximative de la guerre, qui amena une si grande pression des États-Unis et du Japon pour la ratifi­cation des traités avec la Chine.

L’Amérique insiste pour que l’indépendance de la Chine soit reconnue ce qui signifie l'évacuation par les Russes de la Mandchourie.

La teneur de cette dépêche n’est pas pour nous éton­ner et tous les agissements de la Russie — comme, du reste, ceux des États-Unis — n’ont fait que la confir­mer.

Mais, puisque d’aucuns — chez nous, où nous devrions envisager les événements avec impartialité — persistent à représenter les Japonais comme d’odieux agresseurs, rappelons brièvement l’histoire.

En 1893-94, le Japon voulait moins un protectorat qu’une alliance économique et politique avec la Corée ; la Corée qu’il pouvait bien, après tout, considérer comme sa Tunisie, son Maroc ou son Égypte. Mais la