veraineté intégrale de la Chine. De plus, comme la Russie avait dépensé des sommes énormes pour le chemin de fer dans celle province, le Japon — qui, au reste, n’avait aucune arrière-pensée de s’annexer ce territoire — ne s’opposait nullement à ce que la Russie y maintint les troupes nécessaires à la protection de sa voie ferrée. Enfin, le Japon avait garanti, bien avant l’envoi de ses dernières notes à la Russie, la neutralité de la Chine.
Pendant ces négociations, la Russie concentrait ses troupes et avançait sur le territoire coréen au-delà du Yalou, nous le verrons plus loin.
Telles furent les causes diplomatiques et immédiates du conflit.
Il est d’autres causes plus vastes.
Le privilège du marché de l’Extrême-Orient.
Privilège considéré :
par la Russie, comme fins de sa politique en Extrême-Orient :
par le Japon, comme facteur de ce terme — la rénovation de l’Asie.
Pour la Russie : accroissement fantastique de territoire et de richesses ; possibilité de dominer toutes les nations par la puissance économique et militaire.
Pour le Japon : expansion économique ; accession au rang de grande puissance : et, par lui, restauration, modernisation si l’on veut, de la Chine.
D’un côté, domination despotique : de l’autre, relèvement social. Lequel des deux peuples est le champion de la civilisation ?