au premier degré pour le Japon et, on l’avouera, plus encore pour la Chine — de Vladivostok, de Port-Arthur. de Niou-Chouang. de Kharbin et surtout de Moukden qui devait toujours rester intégralement à la Chine, la Russie se taira ; ego nominor leo, la raison du plus fort lui semble la meilleure, et après la Corée, elle espérait bien avoir le Japon, le « petit Japon ».
Vous en doutez ?
Relisez l’interview d’un haut personnage russe, publiée dans le Figaro du 7 avril, sous la signature de M. G. Bourdon, et surtout ce passage :
On a tort en Europe de considérer ce qui se passe comme une guerre normale, et de juger les mouvements de la Russie contre le Japon comme si elle se mobilisait contre l’Allemagne, par exemple. Ce n’est pas une guerre ordinaire que nous entreprenons : c’est une « expédition coloniale », tout à fait analogue à l’expédition anglaise du Transvaal, à l’expédition française de Madagascar — et plus difficile encore, en raison de la masse d’hommes qu’elle exige.
Ce mot est celui qu’il faut répéter et propager. C’est une expédition coloniale où la Russie est présentement engagée.
Quant au Japon, au « petit Japon »,
il déclarait aux quatre vents de sa chancellerie qu’il admettait le bien fondé de la requête russe, tendant à ce que le Japon ne fortifiât pas le littoral méridional de la Corée. En revanche, il insistait pour que la Russie reconnût, en Mandchourie, la sou-