40.000 hommes, tout cela ne constitue, en réalité, que les causes diplomatiques et immédiates du conflit. Comme telles, examinons-les d’abord.
Le soulèvement des Boxers et l’intervention européenne en Chine, permirent à la Russie de s’emparer en fait de la Mandchourie au mépris de tous les engagements formels.
Cette audacieuse spoliation est tellement insoutenable que la Novoïe Vrémia devait bien l’avouer, le 30 janvier dernier : « La question de la Mandchourie doit être absolument exclue des négociations russo-japonaises, car la Mandchourie est une province chinoise au sujet de laquelle le Japon ne saurait rien négocier ailleurs qu’à Pékin. »
Néanmoins, la Russie se montre et reste nettement intransigeante quant à ses « intérêts » en Mandchourie.
Puis, la Corée ayant excité son extravagante boulimie territoriale, la Russie déclare qu’elle est, malgré tout, prète à s’entendre avec le Japon sur la base d’une répartition de sphères d’influence, mais uniquement d’influence économique : la Russie dans le Nord jusqu’à la ligne de Port-Arthur, le Japon dans le Sud, à condition, toutefois, que ce dernier n’y construise pas de fortifications. L’existence de ces fortifications constituerait, en effet, une menace sur le littoral pour les communications maritimes russes entre Vladivostok et Port-Arthur, et à l’intérieur pour le développement du commerce russe en Corée et en Mandchourie.
Que si on lui oppose les fortifications — menaçantes