Page:Cros - Le Collier de griffes, 1908.djvu/235

Cette page n’a pas encore été corrigée

trop, mais ça ira bien avec notre fille A. Accordez-la lui.

Le roi O dit :

— Prince P, je vous accorde ma fille A.

Alors le prince T s’avance et demande en mariage la princesse I qui se tordait de rire, et le prince K demande la main de la princesse OU, qui s’était sauvée derrière le buffet, mais qui était contente tout de même.

Les trois noces se firent le lendemain, au son du fifre et du tambour. Il y avait même des cloches qui sonnaient : do, si, la, do, si, la. On distribua des pommes de terre frites, des radis et du cidre, au peuple immense, qui bénissait le roi, la reine et les trois jeunes ménages.

Le roi, la larme à l’œil, donna un royaume (tout en se réservant ses droits de murs mitoyens) à chacun de ses gendres. Dans son enthousiasme paternel, il alla même jusqu’à redoubler leur noblesse.

Ainsi le prince P et la princesse A, ça faisait PA, ils devinrent la famille PAPA, des gens sérieux, qui mangent beaucoup ; de même le prince T et la princesse I formèrent la famille TITI, des gens qui dansent et rient toujours ; et le prince K, avec la princesse OU, ça fait KOUKOU, c’est l’amour, c’est mystérieux, c’est sous les bois. Coucou ! Coucou !