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FANTAISIES EN PROSE

Quand le meuble est fermé, quand l’oreille des importuns est bouchée par le sommeil ou remplie des bruits extérieurs, quand la pensée des hommes s’appesantit sur quelque objet positif,

Alors d’étranges scènes se passent dans le salon du meuble ; quelques personnages de taille et d’aspect insolites sortent des petites glaces ; certains groupes, éclairés par des lueurs vagues, s’agitent en ces perspectives exagérées.

Des profondeurs de la marqueterie, de derrière les colonnades simulées, du fond des couloirs postiches ménagés dans le revers des battants,

S’avancent, en toilettes surannées, avec une démarche frétillante et pour une fête d’almanach extra-terrestre,

Des élégants d’une époque de rêve, des jeunes filles cherchant un établissement en cette société de reflets et enfin les vieux parents, diplomates ventrus et douairières couperosées.

Sur le mur de bois poli, accrochées on ne sait comment, les girandoles s’allument. Au milieu de la salle, pendu au plafond qui n’existe pas, resplendit un