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pitaine, lui raconta cela, le malheureux comte est affreusement volé : nous lui avons gagné six mille francs et tout son butin ne vaut pas la moitié de cette somme !

— Ce qui me confirme dans cette idée que nous le retrouverons aux environs de la banque Weld ! Vous verrez. Il aura besoin d’argent et ne résistera pas au désir de se refaire au moyen de votre lettre de crédit.

— Dieu veuille que ce soit vrai ! Mais vraiment, je le trouve à plaindre !

— Parce que vous êtes… bon, riposta Stockton avec un sourire.

Les jours suivants furent calmes.

Marius était de plus en plus épris de Ketty. La vie du bord se continuait monotone, mais agréable en somme.

Souvent Stockton venait se mettre en tiers avec les amoureux, pour se frotter à un peu de gaîté, disait-il.

Ketty, voyant que Marius tenait son serment de ne plus jouer, desserrait les cordons de la bourse et avait augmenté le montant des « semaines » de son fiancé.

Un jour, elle expliquait en riant à Stockton comment grâce au bourdonnement d’oreille de. Marius, elle avait mis à l’abri du rat d’hôtel l’argent qui lui avait été gagné.

Stockton qui, à l’époque, n’avait pas très bien compris, félicita Marius. À ce moment même, celui-ci se gratta vivement l’oreille.

— Un tintement ?

— Oui, mais vous n’y croyez pas ! Inutile de…

— Tenez, dit Ketty, je serai gentille, je vais vous dire un chiffre : 2 !

— Deux, répétait Marius. Un B, alors. Qui est-ce que je connais dont le nom commence par un B ?

— Mais, en admettant que ce soit son vrai nom, « Borchère », répondit Stockton.

— B, Borchère, c’est vrai ! Que diable peut-il dire de moi ?

— Ne cherchez pas à le savoir, mon ami, dit Ketty, ce ne doit pas être une chose agréable !