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ger de missions d’études sur les façons de procéder de la police et sur les différents moyens de répression employés. Nous remercions les honorables membres de cette Chambre qui nous ont fourni l’occasion de dire, non pas ce que nous pouvions avoir l’intention de faire, mais ce que nous avons fait ! Là-dessus applaudissements prolongés. Vaugoyer retire sa demande d’interpellation…

— Et Aubanès ?

— Me félicite à la descente de la tribune. Bref, succès sur toute la ligne. On n’a même pas voté par assis et levé.

— Tous mes compliments. Parle donc, toi, dit-il en poussant Marius.

— Toutes mes félicitations, balbutia celui-ci, toutes mes félicitations.

— Permets-moi, dit Vaucaire, au ministre un peu étonné, de te présenter mon cousin…

— Ton cousin ?

— Mais oui, tu ne connais que lui. Marius Boulard, un de tes électeurs les plus influents, et, permets-moi de te le dire, des plus fidèles. Cela se comprend, il est presque de ta famille, puisqu’il est de la mienne.

— Enchanté, monsieur Boulard. Enchanté vraiment.

— Et il t’est chaudement recommandé par notre ami Margalère.

— Ah ! ah ! ce bon Margalère !

— Et par madame Escoubianès.

— Ah ! ah ! Cette bonne madame Escoubianès ! Comment va-t-elle, depuis que je ne l’ai vue ?

— Mais bien, très bien… monsieur le ministre.

— Allons, tant mieux, vous m’apportez ses compliments !

— Mais oui… monsieur le ministre.

— Ne soyez pas si ému, mon garçon.

— Tu sais qu’il consent à nous rendre service, intervint Vaucaire.

— Il consent !… Ah mais… Mais quel service consent-il à nous rendre… monsieur… monsieur… comment donc encore ?

— Boulard… Marius Boulard…

— Parfaitement. Tu dis, Vaucaire, que monsieur Boulard va nous rendre service ?

— Oui, il consent à accepter cette mission.

— Quelle mission ?

— Mais la mission d’aller en Amérique enquêter sur les moyens de répression employés à l’égard des criminels.

— Mais, dis donc. Je…

— J’ai eu beaucoup de mal à le décider, mais comme c’est tout à fait l’homme qu’il nous faut…

— C’est curieux, j’aurais plutôt pris monsieur Boulard pour un artiste peintre, à sa mise, à sa tournure…

— Justement : tu vois qu’il s’arrange admirablement. Tout cela est faux, absolument faux !

— Non.

— Si !

— Comment, la barbe ?

— Postiche.

— Les cheveux, les moustaches ?

— Marius les a laissés allonger depuis deux mois pour l’enquête qu’il faisait en qualité de détective privé.

— Détective privé ? Je ne comprends pas !

— C’est simple, il recherche un fabricant de faux tableaux, et tu vois, toi-même, tu l’as pris pour un peintre. Mais parle donc, animal, fit Vaucaire en aparté, bousculant Marius.

— Et de quel peintre sont les faux tableaux que vous êtes, Monsieur… chargé d’identifier ?