Page:Cromarty - K.Z.W.R.13, 1915.djvu/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mais le renseignement que vous avez reçu est-il de source officielle ?

. . . . . . . . . . . . 

— Officieuse seulement. Donc vous n’êtes sûr de rien.

. . . . . . . . . . . . 

— Je serai fixé par la dépêche. Vous désirez que je vous prévienne au cas où ce que vous croyez serait confirmé ?

. . . . . . . . . . . . 

— C’est entendu Bonsoir.

— Eh bien qu’en dites-vous ? lui demanda Obrig dès qu’il eut raccroché le récepteur.

— Je dis, mon vieil ami, que si dans la dépêche qui m’est envoyée se trouve — comme je le crois et comme tout l’indique — l’ordre d’intervention, je n’ai plus qu’à me loger une balle de revolver dans la tête.

Kendall avait parlé en élevant la voix ; Cecil et Weld se séparèrent vivement.

— Que dites-vous, général ? s’écria ce dernier.

— Voyons, Weld, d’après ce que déclare Stockton, vous seriez innocent ?

— Je l’ai déclaré et je le répète, répondit en s’avançant le détective ; il y a encore dans cette affaire quantité de choses obscures, qui s’éclairciront plus tard ; mais pour moi, dès à présent, l’innocence de monsieur Weld ne peut être mise en doute ; les déclarations de Georges Martin l’établissent indubitablement.

— Certes, dit Suttner, et vous venez de dessiller nos yeux ; votre déduction est la logique même, et puisqu’il est certain qu’on a volé les clefs de Weld, on les lui a dérobées dans le but de voler.

— Ou peut-être, objecta Stockton, dans le but de l’empêcher d’ouvrir le coffre-fort et de s’apercevoir qu’on avait touché à ce qu’il contenait, le vol une fois commis.

— Vous croyez donc qu’on a volé ce qui était dans le coffre ?

— Si ce qu’a dit cet homme est la vérité…

— Je vous ai dit tout ce que je savais.

— Alors je suis perdu !

— Mon père !

— Laisse, Cecil. Je suis soldat et la mort ne me fait pas peur.

— Avant de vous désespérer, général, il faudrait, dit Stockton, savoir d’abord si la dépêche qui va vous être remise est l’ordre d’intervention au Mexique, ensuite si on a volé les millions que le coffre contenait. Pour le premier point, vous ne serez fixé qu’en téléphonant à Kendall House…

— Mon secrétaire connaît la clef du chiffre des correspondances secrètes et…

— Téléphonez alors immédiatement.

— Soit… Allo… E. 431.

. . . . . . . . . . . . 

— Kendall House ?

. . . . . . . . . . . . 

— Le capitaine Meechen est-il là ?

. . . . . . . . . . . . 

— Ah ! merci.

— Eh bien ?

— On a apporté une dépêche que le capitaine a lue ; il est monté dans l’auto qui avait amené le passager et est parti avec lui pour venir ici.

— Il savait où vous étiez ?

— Oui. Je l’avais prévenu.

— Avant qu’il soit arrivé, peut-être le coffre sera-t-il ouvert…

Et Weld interrogeait Stephenson du regard.

— Hélas, monsieur, je suis désolé de vous répondre par une mauvaise nou-