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— Permettez, monsieur, dit l’un des deux hommes, s’il faut raconter les choses exactement comme elles se sont passées ; c’est moi seul qui suis venu dans la matinée ; mon camarade, lui, ne m’a aidé que l’après-midi.

— Bien, c’est donc vous que j’interrogerai tout d’abord. Comment vous appelez-vous ?

— Charles Powell.

— Vous habitez Brownsville ?

— Depuis que je suis né, monsieur.

— Et vous avez toujours été employé aux Établissements Stephenson ?

— Pardon, je ne suis pas employé chez monsieur Stephenson ; je suis ouvrier électricien et non mécanicien ; je travaille pour le compte de messieurs Beng et Cie.

— Ah !

— Il était d’abord question d’installer dans cette chambre une batterie intérieure pouvant alimenter un appareil d’éclairage. C’est pour exécuter cette besogne que j’ai été appelé.

— Est-ce bien ainsi, demanda Suttner en se tournant du côté de Weld.

— C’est exact.

— Continuez.

— Je suis venu hier vers cinq heures me rendre compte du travail à effectuer. À première vue, cela paraissait peu de chose. Je suis donc revenu ce matin avec les outils nécessaires et j’ai commencé l’installation.

— Combien de temps êtes-vous resté dans ce bureau ce matin ?

— Deux heures au moins. Au bout de ce temps et après plusieurs essais infructueux, je me suis rendu compte qu’avec mes seuls outils, il me serait impossible, malgré tous mes efforts, de forer dans les parois de la chambre forte les trous pour maintenir et isoler les fils et l’appareil et empêcher ainsi tout danger d’incendie. J’en ai prévenu monsieur Weld et un monsieur qui écrivait à cette table dans ce bureau…

— Monsieur Jarvis ?

— Je ne sais pas son nom… Je suis alors allé chez monsieur Stephenson demander qu’un ouvrier spécial vînt ici avec moi.

— Vous êtes revenu avec monsieur ?

— Avec monsieur Croker, contremaître, qui a bien voulu se déranger, quoique ce fut samedi.

— Vous êtes donc revenus ensemble. À quelle heure ?

— Vers deux heures.

— Qui était présent dans ce bureau ?

— Monsieur Weld.

— Il y est demeuré seul ?

— Oh ! non monsieur. Pendant que nous étions à l’ouvrage, le monsieur du matin, un homme âgé, avec des cheveux blanc est revenu. Je crois, en effet, qu’il a été appelé du nom que vous disiez tout à l’heure « Jarvis », puis une autre personne est entrée, monsieur Obrig, l’agent de change, celui-là je le connais bien, j’ai fait l’installation électrique de ses bureaux.

— Bon. Après.

— Après, monsieur Weld est sorti très vite, suivi de l’huissier de banque ; messieurs Jarvis et Obrig sont resté seuls — avec nous qui travaillions toujours — puis quelques minutes après le départ de l’agent de change, comme nous avions fini l’installation, nous avons ramassé nos outils et nous sommes partis.

— À quelle heure ?

— Ça je puis le dire exactement, car je l’ai noté pour qu’on établisse la facture.

— Alors ?