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CINQUIÈME PARTIE

Le mystère du coffre-fort


Chapitre Ier

L’ATTENTE


Après le départ de Marius, resté le dernier auprès de lui, Weld était demeuré dans son bureau, gardé à vue par un détective.

Un second policeman faisait les cent pas dans le salon d’attente, prêt à intervenir au premier signal.

Le banquier s’était assis, accablé, dans son fauteuil, et tristement, réfléchissait au brusque changement que quelques heures à peine avaient apporté à sa vie.

Ainsi, ce jour-là, il était sorti de ce même bureau, plein de confiance dans l’avenir qui paraissait ne devoir lui réserver que de la joie, que du bonheur !

Il s’en allait, le cœur ensoleillé, pour rejoindre la femme qu’il aimait et dont il se savait aimé : devant tous leurs amis réunis, elle allait être déclarée sa fiancée ; leur mariage prochain comblait ses vœux les plus ardemment caressés ; riche, honoré, il se croyait alors — folle espérance — l’homme le plus heureux qui se put rencontrer.

Et tout ce bonheur s’était écroulé comme un fragile château de cartes sous le souffle d’un enfant.

Tantôt, l’espoir et la joie de vivre faisaient battre plus vite son cœur. À présent, il ne savait plus au juste où il en était.

On le gardait à vue, des hommes de la police étaient là, armés, prêts à sauter sur lui s’il faisait le moindre mouvement et il devait encore se considérer comme très heureux qu’on ne