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j’ai ma situation dans cette banque, où je possède, d’après mes obligations statutaires, le cinquième des actions.

— Et votre banque, nous le savons, a une réputation de bon aloi. Quel est votre agent de change ?

— Julius Obrig.

— Obrig. Mais, d’après le témoignage d’Henderson, c’est, avec les deux ouvriers qui faisaient une réparation ou du moins qui exécutaient une nouvelle amélioration au coffre-fort, la dernière personne qui a causé avec Jarvis ?

— En effet, Obrig entrait dans ce bureau au moment où j’en sortais.

— À deux heures et demie ?

— À peu près.

— Il serait intéressant de l’entendre. Voulez-vous que je le fasse chercher ?

— Certes, mais il est six heures et il ne doit pas être à ses bureaux, qui ferment à cinq heures en temps ordinaire et le samedi à une heure.

— Mais à sa demeure particulière ?

— Même si on ne le trouvait pas en ce moment, il rentrerait à l’heure du dîner, vers sept heures et demie.

— Je le prie — et Suttner écrivait rapidement tout en parlant — de venir ici aussitôt qu’il le pourra. Vous m’autorisez à faire porter ce mot, Weld ?

— Je crois bien.

— Où demeure exactement Obrig ?

— Waterloo Street, 1,491.

— Vous entendez, Simpson, continua Suttner en s’adressant à son greffier-sténographe ; donnez, s’il vous plaît, cette lettre à un policeman, dans la pièce à côté et faites-la porter immédiatement. Quant aux deux ouvriers, je pense qu’il serait difficile de les joindre maintenant. S’il y a lieu, je les ferai citer régulièrement.

— Vous avez raison de vouloir entendre monsieur Obrig, remarqua Stockton.

— Son témoignage ne peut que m’être favorable, reprit Weld.

— Sans doute. Et à ce propos, puisque nous en sommes à Obrig, pourquoi venait-il ? Le savez-vous ?

— Ce devait être pour une question de compte à régler, je le présume, du moins. Je partais, je vous l’ai dit, au moment où il entrait. Si je l’ai laissé avec Jarvis, c’est que c’était ce dernier qui s’occupait de toute la question caisse et comptabilité ; il était donc mieux que moi au courant de l’affaire qui amenait Obrig.

— Nous le saurons après l’avoir entendu.

— Je vous demanderai aussi d’entendre le plus tôt possible les ouvriers mécaniciens, car il me semble qu’il y a là quelque chose d’obscur.

— Expliquez-vous ?

— Eh bien ! un ouvrier était venu ce matin pour finir d’installer l’électricité dans le coffre, ou plutôt dans la chambre-forte. À dix heures, il prétexta l’impossibilité de finir seul son travail, téléphona d’abord à sa maison, puis partit à la recherche d’un contremaître capable de réussir ce travail spécial et difficile, j’ai pu m’en rendre compte. Il resta absent jusqu’à près d’une heure de l’après-midi et revint avec un nouveau compagnon. Ils ne finirent leur travail qu’à deux heures cinquante au plus tôt et ce sont eux qui quittèrent les derniers ce bureau avant l’assassinat, n’est-ce pas, puisque vous établissez que celui-ci a eu lieu à 3 h. 14’ environ.

— Mais croyez-vous que leur témoignage puisse nous éclairer ?

Je ne sais pas, je cherche avec vous, car bien loin d’essayer d’entraver