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nêtes gens, indignés légitimement, murmurent tout bas ?


Le Temps, 31 juillet 1913. (Le Parlement) :


On nous annonce en dernière heure que Monsieur Gaston Lartigues, député du Calvados, interpellera Monsieur le ministre de l’Intérieur quant à l’affaire des « chauffeurs de la Marne ».

Nous aurions mauvaise grâce d’insister quant à cette scandaleuse histoire. La police a prouvé, à cette occasion, une fois de plus qu’elle n’était pas à la hauteur de sa tâche.

Nous attendons avec curiosité les explications de Monsieur le ministre.


Gil Blas (31 juillet 1913 — Mots de la fin) :


Un policier (à son ami). — …Eh ! mon cher, je vous arrête !

L’ami. — Comment ! Comment ! Il serait donc possible que vous arrêtiez quelqu’un !


New-York Herald (Édition de Paris, 31 juillet 1913) :


L’affaire des « chauffeurs de la Marne » venant au lendemain de la rocambolesque histoire du collier, révolutionne l’opinion publique à Paris. Depuis un mois, une association de bandits, parfaitement organisée, tient en haleine la police et la gendarmerie de tout un département. On a dû faire appel à l’armée !

Pauvre France !

Si le fait s’était produit en Amérique, il n’aurait assurément été question de tout cela. Nous n’aurions point eu besoin d’un mise en scène aussi compliquée.

Le public aurait appris sans émotion à son réveil, que la bande fameuse avait été arrêtée, du premier au dernier des complices, sans aucun esclandre, sans qu’un soldat ait eu à se déranger, sans que le service policier de toute une ville n’ait été mis à contribution.

De la méthode et du flair !

Voilà simplement résumée la devise de notre Detective-Office.

Nulle part ailleurs que chez nous, on ne trouvera une organisation mieux outillée pour la répression rapide et sûre de tous les crimes.

Le policier américain est sans rival au monde. Il n’a d’autre souci que celui de garder sa réputation mondiale.

Le policier français a de l’entrain, une grande dose de naïveté et de l’esprit.

Le détective américain a de la ténacité, de la logique et de la méthode.

Que Stokton, Burns, Trimblay ou quelqu’autre de nos détectives se fut mêlé à l’affaire des chauffeurs de la Marne, elle eut été éclaircie de jour à autre, les sinistres bandits eussent été derrière les verrous et les journaux parleraient d’autre chose.

Qui donc disait que le ridicule ne tue pas ?

La police de France s’est mise pour longtemps au dernier rang des organisations similaires du monde entier.

Le malheur, c’est que nos sympathiques amis n’ont pas l’air de s’en douter !


Le Rire, 31 juillet 1913 (légende d’une caricature à propos des « chauffeurs de la Marne ») :


Jim-Jack (pleurant). — C’est-il vrai que je suis bête, Uncle Sam ?

Uncle Sam. — Non, tu es juste assez intelligent pour faire un policier français.