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son crime, a eu le temps de faire disparaître, par un lavage, les taches de sang qui se trouvaient sur son linge ou sur ses vêtements. L’objectif et la plaque sensible ne s’y tromperont pas !

On arrête un escroc ; on saisit ses livres ou ses carnets dont il a arraché les feuilles, les adresses qui peuvent le compromettre. On photographie les feuilles blanches qui restent et sur l’épreuve ont retrouvé le texte qui était écrit sur les feuilles arrachées !

Il est démontré, en effet, que, lorsqu’une feuille écrite à l’encre ou au crayon est appliquée contre une feuille blanche, l’écriture se fixe sur celle-ci ; notre œil, même aidé d’une loupe ou d’un microscope, est incapable d’apercevoir de l’écriture invisible, mais la plaque photographique l’enregistre et le reproduit.

Quand le photographe eut terminé, les policiers entrèrent.

Stockton, la loupe à la main, inspecta minutieusement le cadavre, sans le toucher. Il nota toutes ses observations sur son carnet, et ce ne fut qu’après les avoir communiquées au chef policier qu’il souleva les mains du mort.

Sous une des mains, la droite, se trouvaient les clefs de Jarvis.

On les photographia avant de les changer de place ; puis le bureau de Weld ayant été débarrassé des rares objets qui le garnissaient, et ceux-ci ayant été placés sur une table voisine, on y plaça comme pièces à conviction tout ce que contenaient les poches du mort.

Tous les objets qu’on y trouva furent aussitôt photographiés et décrits avec soin sur une liste que dressa un policier subalterne.

On inventoria ainsi un canif, un portefeuille, deux mouchoirs, une bourse en acier, un crayon et une montre sans chaîne, montre assez ordinaire, en métal noirci. Elle était arrêtée.

De plus, Stockton ramassa les lunettes en or de Jarvis. Un des verres en était cassé.

On en était là lorsque le médecin, mandé en toute hâte, entra pour faire les constatations.

Il examina lui aussi, le cadavre, puis après avoir demandé aux policiers l’autorisation, il le fit transporter dans la pièce voisine, où il le fit étendre sur une table.

Il procéda aussitôt à un examen sommaire. En soulevant Jarvis, un revolver était tombé de la poche de derrière du pantalon. Stockton le ramassa, le revolver était chargé. Aucune balle n’avait été tirée.

Stockton ouvrit la fenêtre après s’être assuré minutieusement que la crémone de la croisée était fermée à bloc. Il frappa avec un petit marteau d’acier chaque barreau de la grille, et s’assura que celle-ci était absolument intacte.

Puis, toujours à l’aide de sa loupe, il inspecta minutieusement la porte, d’abord du côté du bureau, puis du côté opposé.

Tout d’un coup il poussa une exclamation, et appelant le chef de police, lui montra le verrou.

— Voici un verrou d’importance.

— J’en connais la marque.

— Mauvaise, bien mauvaise.

— Allons donc, j’en ai fait placer le même sur la porte de mon bureau.

— Méfiez-vous dans ce cas.

— Vous voulez rire.

— Je ne ris jamais.

— Vous voulez plaisanter alors ?

— Je ne plaisante jamais.

— Alors, selon vous ce verrou étant poussé du dedans, il serait possible à