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fois au cours de mes articles — que le public a bien voulu remarquer — d’établir d’irréfutable façon la manière non seulement maladroite, mais encore dénuée de tout sens commun, dont la police de chez nous mène l’instruction des affaires criminelles. Il semble, vraiment, que nos détectives (je ne puis malgré ma bonne volonté en excepter aucun), sont tous atteints d’une cécité particulière qui ne leur permet d’aucune façon de retrouver la trace d’un coupable.

Incurie ?

Incapacité ?

Mauvaise organisation ?

Bien malin qui le dira. Quant à moi, je ne veux prendre parti — le lecteur comprendra la délicatesse de mes sentiments — ni pour, ni contre. L’indépendance stricte de mes principes, ne me le permet point et je veux attendre encore.

Je ne suis pas de ceux — oh non — aux vues bornées qui passent condamnation sur des apparences.

Après « l’affaire du collier », celle des « chauffeurs de la Marne » !

Pauvre Sûreté !

Celle-ci, comme celle-là, me fournit mille exemples, mille preuves flagrantes de l’incapacité de nos policiers. Ceux-ci se sont laissés rouler comme des enfants par d’ignobles gredins, à qui il a suffi de faire montre, tout au plus, d’un peu d’ingéniosité et de ruse.

Où allons-nous, mon Dieu !

J’ose espérer que Monsieur le Préfet de Police, et au besoin s’il faut aller plus haut, Monsieur le Ministre de l’intérieur, sauront prendre les mesures — toutes les mesures — que la situation comporte.

Il n’y a ni à lésiner, ni à gagner du temps.

Il faut, quelle qu’elle soit, que le public connaisse toute la vérité.

Après les hardis voleurs du collier, les chauffeurs de la Marne viennent, à leur tour, d’infliger une rude leçon à notre optimisme à tous crins, à la confiance illimitée que nous montrons, bénévolement, aux pouvoirs publics.

L’heure est aux actes, non aux belles paroles !

La situation est simplement scandaleuse, elle doit cesser.

Le ministre de l’intérieur a exposé, jadis, à la tribune de la Chambre, de très belles théories et son rêve d’une justice humanitaire mais méticuleuse !

Discours électoral, cela !

Vaine parade !

Monsieur le ministre qui est du Midi — de Carcassonne pour préciser — ne nous a que trop « Troun de l’air » fait prendre des vessies pour des lanternes.

Les « chauffeurs de la Marne », depuis un mois, terrorisent la population de la moitié d’un département. Ils tiennent en haleine, non seulement le Parquet, la Sûreté et la Gendarmerie, mais encore un millier de soldats réquisitionnés pour la circonstance.

Et tout cela sans aucun résultat !

Il faut en finir, décidément.

Que Monsieur le Préfet de Police s’en aille ou même Monsieur le ministre peut nous chaut, s’ils sont incapables. Il nous faut des hommes à la hauteur de la situation, des gens qui sauront veiller sur notre sécurité de façon efficace et arrêteront rapidement des criminels, sans faire à tout bout de champ « buisson creux » et sans faire, pour cela, stagner, comme c’est le cas, les affaires de toute une région.

Ne se trouvera-t-il pas, au Palais Bourbon, un député pour crier tout haut, à la tribune, ce que tant d’hon-