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La vague arrive. J’ m’y renverse
Et je pataug’ comme un canard,
Ou bien si doucement l’eau m’ berce.
Que je m’ croirais dans mon plumard.
Arthur non plus n’se sent pas d’aise ;
— Regard’ mon fils :
Les homm’s là-haut, sur la falaise,
Comme ils sont p’tits !

Ça m’enthousiasm’ moi, les voyages !
Et c’est déjà l’heure d’ r’venir !
Hortens’ ramass’ des coquillages
Pour rapporter comm’ souvenir…
Tous les trois, nous gagnons la gare :
Pour s’ mettre en train,
J’paie un verre, j’fume un cigare.
En rout’ le train !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Au retour cett’ nuit-là, Hortense
M’a prouvé qu’ell’ m’aimait vraiment :
Ell’ m’a donné sa confiance
Comme si qu’ jétais son amant…
Vive la mer qui rend la femme
A nos amours,
Qui rallume dans l’homm’ la flamme
Des premiers jours !