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CHAP. VII. — L’ORIENT GREC AU IVe SIÈCLE

part, il continue l’œuvre qu’il avait entreprise, fonde des hospices, des maisons de refuge, des monastères dont il entretient et dirige l’activité, pratique et organise la charité, remédie même aux maux de la famine en 368 ; de l’autre, il combat, par ses écrits et ses missions, les tentatives de l’Arianisme, appuyé par Valens.

En 370, Eusèbe meurt. Basile, par son caractère décidé et autoritaire, par son activité incessante, s’était fait des ennemis en même temps que des partisans. Apres une élection difficile, il est nommé à la place d’Eusèbe, grâce surtout au vieux Grégoire, évêque de Nazianze, et père de son ami. Des lors, métropolitain de Cappadoce, exarque du Pont, il exerce, pendant huit ans, une souveraineté ardue, au milieu des luttes et des dangers. Tantôt énergique, tantôt habile, il défend sa juridiction contre l’évêque de Tyane, Anthime, après le partage de la Cappadoce en deux provinces. Il se sert de l’évêque de Sébaste, Eustathe, pour combattre les Ariens, sauf à le ménager dans sa tendance au Macédonisme. Souple et caressant, quand il le faut, il est inflexible en face de l’empereur Valens et du préfet Modestus, auxquels il tient tête, au péril même de sa vie. C’est lui qui, après la mort d’Athanase, en 373, devient vraiment en Orient le soutien de l’orthodoxie. Malgré sa faible santé, il s’épuise à lui chercher des défenseurs, correspond avec les évêques d’Orient et d’Occident, excite les tièdes, organise la résistance, prépare l’action des conciles. Quand il meurt à quarante-neuf ans, le 1er janvier 379, il a pu accomplir l’œuvre d’une longue vie.

La collection subsistante des écrits de Basile comprend : — 1° Deux ouvrages dogmatiques : le traité Contre Eunomios (Ἀνατρεπτιϰὸς τοῦ Ἀπολογητιϰοῦ τοῦ

    l’appui de sa foi, plus sûr que tous les clercs, plus entendu en affaires que tous les laïques. »