et dont les nombreux écrits paraissent avoir été une des sources philosophiques où Cicéron puisa le plus abondamment[1]. Au milieu de ces ombres effacées, Arcésilas et Carnéade ont seuls une physionomie un peu distincte.
Arcésilas[2], né à Pitané (en Éolide), vers 315, vint à Athènes de bonne heure, y écouta, semble-t-il, divers maîtres, ou subit du moins leur influence, et se composa ainsi une philosophie où se combinaient le platonisme, le pyrrhonisme et la dialectique de Mégare[3]. Après la mort de Cratès, vers 260, il devint scolarque. Sa vie se passa tout entière à l’Académie : les seuls événements de sa biographie sont les disputes philosophiques qui la remplissent[4]. C’était un homme excellent, d’un cœur généreux, d’une bienfaisance active et discrète[5]. Jamais on ne vit disputeur plus ardent, plus souple, plus retors et insaisissable[6] ; avec cela spirituel et mordant à l’occasion[7]. Ses adversaires ordinaires furent les Stoïciens, qui attaquèrent sa vie et ses mœurs[8]. Mais ses disciples l’adoraient. Le principe de sa doctrine était que la vérité absolue échappe à l’esprit humain, que la φαντασία καταληπτική des Stoïciens est une illusion, qu’elle peut être produite par le faux comme par le vrai[9], que le
- ↑ Cf. Zeller, p. 501, n. 3, et 651, n. 3 ; Diels, Doxogr. græci, p. 121 ; Susemihl, I, p. 130.
- ↑ Diog. L., IV, 28-45. Cf. Numenius, cité par Eusèbe, Prép. évang. XIV, 5 et 6 (dans Mullach. Fragm. Phil., t. III, p. 153-158). V. Susemihl, I, p. 122 et suiv.
- ↑ Cf., dans Diog. L., IV, 33, les vers satiriques d’Ariston de Chios et de Timon.
- ↑ Diog. L., IV, 39.
- ↑ Diog. L., IV, 37.
- ↑ Cf. Numenius, dans Mullach, p. 155 et 158.
- ↑ Diog. L., IV, 43.
- ↑ Diog. L., IV, 40.
- ↑ Cicéron, Acad. II, xxxv, 77. Cf. Numenius, dans Mullach, p. 157.