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CHAP. VII. — L’ORIENT GREC AU IVe SIÈCLE

les institutions de ce temps comportaient d’activité politique, il le déployait. Son crédit, encore naissant sous Constance, devint très grand pendant le court règne de Julien, qui professait pour lui des sentiments de véritable amitié[1]. Si Julien avait vécu, il eût été presque impossible que Libanios ne prît pas une autorité durable. Leurs idées et leurs sentiments s’accordaient en tout. Aussi la mort imprévue du jeune empereur fut-elle pour lui un coup des plus cruels ; il le pleura comme ami et comme défenseur de l’hellénisme[2] ; ses plus chères espérances disparaissaient avec lui. Toutefois, il ne cessa pas d’être en haute considération auprès de la cour. Il avait reçu de Julien la dignité honorifique de questeur ; suivant Eunape, un de ses successeurs lui offrit le titre de préfet du palais, qu’il refusa. Son influence et son renom lui suffisaient. D’ailleurs sa santé était médiocre ; des chagrins privés attristaient sa vieillesse, et peut-être aussi un certain découragement, dû au sentiment du déclin de ce qu’il aimait, le détournait-il de la vie active. Mais, de même qu’il avait patronné Antioche auprès de Julien irrité, il intervint encore, en 387, dans la crise terrible qui faillit attirer sur elle la vengeance de Théodose.

Libanios avait beaucoup écrit[3] ; sa réputation se perpétua chez les Grecs de Byzance et empêcha que ses œuvres ne disparussent comme tant d’autres. Nous en possédons encore une très grande partie.

Celles qui sont purement scolaires ne peuvent être que signalées ici[4]. Ce sont des Déclamations (Μελέται) ; des Modèles d’exercices préparatoires (Προγυμνασμάτων

  1. Voir, dans la corresp. de Julien, les lettres 3, 14, 27, 44, 72, 74.
  2. Disc. 17, p. 520 R. : Ὦ διπλοῦ πένθους ἐμοῦ, τοῦτο μὲν τὸν βασιλέα μετὰ των ἄλλων θρηνοῦντος, τοῦτο δὲ τὸν ἑταῖρόν τε ϰαὶ φίλον.
  3. Disc. 11, p. 275, Reiske : Πλεῖστα δὴ τῶν νῦν ὄντων συγγράμματα πεποιηϰώς.
  4. Elles ferment tout le quatrième volume de l’édition de Reiske.