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CHAP. VI. — DE SEPTIME-SÉVÈRE À DIOCLÉTIEN

consciencieux qu’il était, l’auteur paraît avoir donné une attention sérieuse à la chronologie[1]. L’ouvrage abondait aussi en détails biographiques, empruntés à diverses sources, sans beaucoup de critique. Mais la biographie n’y était pas tout ; et nous voyons encore assez bien quel soin Porphyre avait pris de faire connaitre les doctrines : on voudrait savoir s’il s’était montré capable d’en établir la filiation et les rapports. Sa façon d’interpréter Platon prouve en tout cas qu’il mettait trop volontiers les idées de son temps sous les formules anciennes ; et cela donne à penser qu’il était peu en état de suivre le développement des conceptions philosophiques dans ces âges lointains. — La Vie de Plotin, composée par Porphyre dans son extrême vieillesse, est tout à fait distincte du précédent ouvrage. Nous y retrouvons sa sincérité, son exactitude un peu lourde, son goût des détails, même encombrants, son intelligence, plus juste que profonde, avec une certaine gaucherie de mise en œuvre où se trahit le manque de sens littéraire. — À cette liste d’œuvres historiques, ajoutons la Chronologie, mentionnée plus haut[2].

Porphyre s’occupa aussi de philologie. Suidas lui attribue un ouvrage intitulé Recherches philologiques (Φιλόλογος ἱστορία (Philologos historia)), en cinq livres, dont nous ne savons d’ailleurs rien. Il cite également de lui un commentaire Sur le début de Thucydide, un autre Sur l’Orateur Ælius Aristide, en sept livres, un autre encore Sur la rhétorique de Minucianus. — L’interprétation d’Homère paraît l’avoir intéressé tout spécialement. Il avait écrit Sur la philosophie d’Homère et Sur le profit que les rois peuvent tirer d’Homère. Il ne nous reste, en ce genre, que l’opuscule précédemment cité Sur l’antre des nym-

  1. J. Malalas, Chronogr., p. 56, 11, appelle son ouvrage φιλόσοφος χρονογραφία (philosophos chronographia). Voyez aussi les fr. 1, 2, 3, de Nauck.
  2. Euséb., Chron., p. 195. Voir Fr. Hist. græc., t. III, p. 688.