Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/422

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
404
CHAPITRE II. — D’AUGUSTE À DOMITIEN

tion de Numance dans le second livre[1]. Il est manifeste, par les citations de Plutarque et d’Athénée, que l’auteur s’y occupait surtout des anciens usages, des étymologies, des particularités de mœurs, des faits singuliers, en un mot de tous les petits côtés de l’histoire, qui étaient ceux qui l’intéressaient le plus[2].

Son ouvrage Sur la Libye (Λιβυκά[3]), où il s’était aidé d’anciens livres carthaginois, comprenait de la mythologie, de la géographie, des descriptions de sites, d’animaux et de plantes, auxquelles la connaissance personnelle du pays que possédait l’auteur donnait plus de précision et d’autorité. Il a fourni à Pline des renseignements intéressants sur l’Atlas et les îles Canaries, dus en partie sans doute aux explorations que Juba avait fait faire ou aux informations qu’il avait recueillies tout exprès[4]. Sa Description de l’Arabie fut composée pour le jeune Caïus César, fils d’Auguste, au moment où il songeait à une expédition en ce pays (1 av. J.-C.)[5]. Elle ne nous est connue que par les citations de Pline et semble avoir contenu un grand nombre de fables.

L’ouvrage Sur la peinture (Περὶ γραφικῆς ou περὶ ζωγράφων)[6], en huit livres au moins, semble avoir eu surtout un caractère biographique. Dans les Recherches

  1. Ét. de Byzance, Νομαντία.
  2. Quelquefois jusqu’à la puérilité. Il avait trouvé quelque part et il rapportait que les Sabines enlevées étaient au nombre de 683, tandis que Valérius d’Antium n’en comptait que 527. Plut., Romulus, 14.
  3. Plut., Sent. des femmes, 23. Sur les documents puniques, Ammien Marcellin, cité par Ch. Müller, fr. 29.
  4. Pline, Hist. nat., V, 1, et VI, 36. — Ce fut Jaba qui, le premier, découvrit dans l’Atlas, par les soins de son médecin Euphorbios, la plante qu’il appela euphorbe et sur laquelle il avait écrit un traité.
  5. Pline, XII, 31 : Juba rex in voluminibus quæ scripsit ad Caïum Cæsarem, Augusti filium, ardentem fama Arabiæ. Cf. XXXII, 4.
  6. Photius ; 461. Harpocration, Πολύγνωτος et Παρράσιος. La biographie de Parrhasios faisait partie du livre VIII.