Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/419

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
401
NICOLAS DE DAMAS

De l’Autobiographie (citée par Suidas sous le titre Περὶ ἰδίου βίου καὶ τῆς ἑαυτοιῦ ἀγωγῆς, il nous reste six fragments étendus[1]. Tout ce qu’on peut en dire, c’est que la vanité de l’auteur s’y montre avec la plus amusante naïveté. Poussée à ce point, l’admiration de soi-même désarme la critique.

Le Recueil de traits de mœurs (Ἐθῶν συναγωγή) nous a été conservé par Stobée dans son Florilège. C’est une simple collection de particularités curieuses sur les mœurs d’une cinquantaine de peuples, recueillies sans critique chez un grand nombre d’historiens, de géographes et de voyageurs. Photius nous apprend qu’elle était dédiée au roi Hérode[2].

Les écrits philosophiques de Nicolas semblent avoir été assez nombreux. Ils se rapportaient presque tous à la philosophie péripatéticienne, dont il faisait profession, et la plupart n’étaient même probablement que des commentaires sur diverses œuvres d’Aristote. Nous n’en connaissons que quelques titres[3]. On a supposé de nos jours que le Traité sur les Plantes, en deux livres, qui fait partie de notre collection aristotélique, était l’œuvre de Nicolas[4]. C’est là une simple conjecture, qui n’a pu

  1. Les deux premiers sont tirés de Suidas, v. Ἀντίπατρος et Νικόλαος ; les quatre autres du même ms. de Tours, déjà cité, où ils figurent dans les extraits περὶ ἀρετῆς καὶ κακίας.
  2. Photius, Bibl., 189. Il note les emprunts aux historiens d’Alexandre et à Conon.
  3. Simplicius, dans son commentaire d’Épictète, ch. xxxvii, cite un traité Περὶ τῶν ἐν τοῖς πρακτικοῖς καλῶν. Le même auteur, dans ses écrits sur Aristote, cite des traités Sur la philosophie d’Aristote, Sur les dieux, Sur la philosophie première, une paraphrase de la Métaphysique, du traité Sur le ciel et du traité Sur l’âme. Ces fragments ont été recueillis par Roeper (Lectiones Abulpharagianæ, Dantzig, 1844, p. 35-43) — Diogène Laerce (X, 4) cite Nicolas de Damas parmi les philosophes qui ont combattu les doctrines épicuriennes.
  4. Nicolai Damasceni de plantis libri duo, édit. Meyer, Leipzig, 1841 ; voyez la Préface. Zeller (Phil. d. Griech., t. III, p. 98, note 1, y verrait plutôt un extrait remanié d’un ouvrage de Nicolas. — On