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ARCHIAS, ÉRATOSTHÈNE, NICANDRE

les légendes héroïques relatives à l’histoire de ces divers peuples. Les Messéniaques ou Messéniennes sont le seul de ces poèmes dont nous puissions savoir quelque chose de précis. Les fragments qui en subsistent sont insignifiants, mais Pausanias, dans son chapitre sur la Messénie, déclare qu’il y a puisé des informations[1]. C’est donc de Rhianos que vient l’histoire du héros Aristomène et de ses aventures merveilleuses. On voit, par le récit de Pausanias, que l’amour n’était pas oublié dans le poème : c’est une aventure amoureuse qui amène la chute d’Ira, la citadelle messénienne[2]. Par là, comme par son érudition curieuse, Rhianos est un véritable Alexandrin. Quant à son mérite d’écrivain, il nous échappe à peu près complètement : ses rares fragments épiques semblent s’inspirer de la simplicité d’Homère plus que de l’obscurité d’Euphorion ; ses épigrammes sont d’un tour agréable, sans rien de saillant.


Il faut enfin ajouter à cette liste le nom d’Archias, auteur d’un poème Sur la guerre de Mithridate, que Plutarque a peut-être suivi dans son récit[3]. Archias, né à Antioche, fut un improvisateur facile et intarissable. Nous possédons de lui un certain nombre d’épigrammes. Mais le plus clair de sa gloire lui vint certainement de la chance heureuse qui fit de lui, un jour, le client de Cicéron.


La poésie didactique n’a guère produit, dans cette période, qu’une œuvre marquante, l’Hermès, d’Ératosthène, si tant est que ce soit à proprement parler un

  1. Pausanias, IV, 6, 1 et suiv.
  2. id., IV, 19 et 20.
  3. Cf. Théod. Reinach, De Archia poeta, Paris, 1899 (avec les fragments en appendice).