ron, il se tourna vers Philadelphe, qui lui fut sans doute plus favorable ; car, peu d’années après, il compose un hymne en son honneur et semble établi dès lors en Égypte[1] : la XIVe et la XVe Idylle ont été, en effet, visiblement écrites à Alexandrie. La date de sa mort n’est pas mieux connue que celle de sa naissance[2]. On voit l’incertitude de cette chronologie[3] : la seule chose tout à fait incontestable, c’est que sa vie se partagea entre la Sicile, la Grande-Grèce, Cos et Alexandrie ; or l’influence de ces divers séjours se reconnaît dans son œuvre[4].
Suidas, énumérant les ouvrages de Théocrite, cite d’abord les Bucoliques, puis, avec doute, un certain nombre d’autres écrits qui lui étaient attribués[5]. Le recueil arrivé jusqu’à nous contient en effet d’autres piè-
- ↑ L’hymne à Ptolémée est placé par Susemihl (I, p. 206, n. 29), en 267 au plus tard, par des raisons qui semblent plausibles.
- ↑ Cf. Couat, p. 40, sur l’erreur qui le fait vivre jusque sous le règne de Philopator (en 222).
- ↑ Sur quelques détails, cf. Legrand, R. des Études grecques, 1894, p. 276-283.
- ↑ Une question accessoire, dont il faut encore dire un mot, est celle des relations qu’il put avoir avec Callimaque et avec Apollonios de Rhodes. Il connut certainement l’un et l’autre à Alexandrie ; mais prit-il part à leur célèbre querelle sur le poème épique ? On l’affirme généralement, en se fondant sur quelques vers des Thalysies (43-48), où l’on croit trouver une allusion dénigrante à Apollonios. Mais ces vers semblent avoir un sens plus général (cf. Legrand, p. 406). Quant à l’idylle d’Hylas, elle me paraît antérieure à l’épisode correspondant des Argonautiques (I, 1207-1272), où je verrais plutôt, chez Apollonios, le désir de faire autrement et mieux que Théocrite n’avait fait avant lui.
- ↑ Προιτίδας, ἐλπίδας, ὕμνους, ἐπικήδεια μέλη, ἐλεγείας, ἰαμβούς, ἐπιγράμματα. Il est possible que ces titres se rapportent en partie à d’autres ouvrages que ceux de Théocrite, à des recueils factices composés de poèmes du même genre, mais d’auteurs différents, tels qu’étaient certains recueils de « poèmes bucoliques ». Cf. Couat, p. 396.
aussi dans l’Italie méridionale, où il place le scène de deux de ses Idylles (iv et v).