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CRATÈS DE MALLOS

vés aux confins d’une nouvelle période, caractérisée par des relations de plus en plus fréquentes avec l’Occident.

VI

Tous ces critiques et ces érudits nous acheminent naturellement vers la littérature technique et savante, très abondante dans le monde alexandrin. Le iie siècle, en effet, a été un âge d’investigation en tous sens, de progrès, de découvertes parfois considérables. En mathématiques, en physique, en histoire naturelle, en médecine, il a produit une riche moisson d’écrits. Nous ne pouvons guère pourtant nous y arrêter. Non seulement la plupart de ces ouvrages ont péri, mais l’importance même de ceux qui subsistent est toute scientifique ; ils appartiennent à l’histoire des sciences, non à celle de la littérature. Nous sommes donc obligés de nous en tenir à quelques noms seulement, choisis parmi les plus grands ou les plus significatifs[1].

Mettons d’abord à part un disciple d’Aristote, Aristoxène, qui est un des premiers en date, et dont les études sont un peu en dehors du cadre des sciences qui viennent d’être énumérées : il s’est occupé surtout, en effet, de théorie rythmique et musicale[2]. Aristoxène, né

  1. Pour la bibliographie complète de cette catégorie d’ouvrages et d’écrivains, voy. Susemihl, t. I, p.  700-883.
  2. Notice dans Suidas. Cf. aussi C. Müller (Didot). Fragm. Hist. graæc. II, p. 269-292 (avec notice biogr.). Les fragments des ouvrages historiques d’Aristoxène sont seuls recueillis dans ce volume. Les Éléments harmoniques ont été publiés par Marquard (Berlin, 1868), et traduits en français par Ruelle (Paris, 1870). Les Éléments rythmiques (ou plutôt les fragments qui en restent) ont été publiés d’abord par Morelli (1785) et depuis, par Westphal et Rossbach, à la fin du tome I de leur Metrik der Griechen (2e édition). Cf. aussi Westphal, Aristoxenus von Tarent, Leipzig, 1883 (traduction en allemand avec commentaires).