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HISTORIOGRAPHIE ECCLÉSIASTIQUE


surtout qu’ils traitent un sujet où il y a plus d’idées en jeu. Mais, en général, ils ne leur sont pas supérieurs par le jugement. Dans cette médiocrité, ils se ressemblent tous ; et c’est une raison de plus pour ne pas nous arrêter ici à chacun d’eux en particulier. Apres les avoir présentés en groupe, il suffira de signaler brièvement quelques noms et quelques œuvres.

Nous pouvons passer sur Philippe de Sidé et son Histoire du christianisme (publiée vers 430), sur Hésychios de Jérusalem, Timothée de Bérytos, Sabinos d’Héraclée, auteurs d’histoires ecclésiastiques ou d’ouvrages sur les conciles. Nous pouvons passer même sur Philostorge de Cappadoce, dont l’Histoire de l’Église, s’étendant depuis l’apparition d’Arius jusqu’à 423, avait principalement pour objet, suivant Photius, la glorification de l’arianisme. Tous ces auteurs ne nous sont plus connus que par des fragments, des extraits et des témoignages[1]. Les seuls noms qui aient pour nous quelque importance au ve siècle sont ceux de Socrate, de Sozomène et de Théodoret[2].

Socrate, le plus ancien des trois probablement, était un avocat de Constantinople, qui, vers le milieu du ve siècle, reprit le récit d’Eusèbe au point où il l’avait laissé et le conduisit jusqu’à son temps. La période qu’il embrasse ainsi dans son Histoire ecclésiastique en sept livres, va de 305 à 439. On loue avec raison son information, puisée dans les écrits, lettres ou souvenirs laissés par les personnages du temps, son esprit modéré, sa manière d’écrire simple et saine, quoique un peu sèche et monotone. Son ouvrage, intéressant par les faits

  1. Voir Bardenhewer, Patrol., § 61, 2. Pour Philostorge, Photius, cod. 40. Fragments dans Migne, Patrol. gr., t. CIII. Bibliographie dans Bardenhewer, pass. cité.
  2. Photius, cod. 28, 30, 31.