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L’ÉCOLE D’ATHÈNES


établis encore à Alexandrie certains maîtres renommés, entre autres Hieroclès, disciple de Plutarque, et Olympiodore, dont Proclos vint écouter là même, vers 430, les leçons aristotéliciennes[1]. Mais Olympiodore ne nous a rien laissé ; quant à Hieroclès, il est impossible de le séparer de l’école néoplatonicienne d’Athènes, où il se forma, et dont nous avons maintenant à nous occuper.

C’est à Athènes en effet que le Néoplatonisme a pris sa dernière forme et jeté son dernier éclat[2]. Après Jamblique, il était resté sans direction certaine, sans chef capable d’imposer son autorité, oscillant entre la tendance purement théurgique, qui, si elle eût définitivement prédominé, l’eût promptement réduit à n’être qu’une forme de dévotion individuelle, et la tendance mathématique, qui en eût fait une philosophie réservée à un petit nombre d’adeptes. L’école d’Athènes, sans écarter ni la théurgie, ni les mathématiques, y fit rentrer assez de psychologie et de raisonnement métaphysique pour maintenir quelque temps encore la solidité de la doctrine. Elle ne l’agrandit pas, comme l’avait fait autrefois Porphyre, mais elle la coordonna, elle en lia les parties entre elles, elle en fit un corps désormais immuable. Le Néoplatonisme fut par là même condamné, il est vrai, à périr bientôt, mais il recouvra du moins, pour un siècle et plus, les apparences de la force.

Celui qui apporta aux Platoniciens d’Athènes l’inspiration mystique de Jamblique fut sans doute Nestorios ; on nous le représente comme dépositaire d’une sorte de religion, qui se transmit plus tard, de lui à Proclos, par sa petite fille Asclepigénia[3]. Mais c’est le fils de ce

  1. Suidas, Ὀλυμπίοδωρος.
  2. Sur l’éco1e néoplatonicienne d’Athènes, consulter les ouvrages généraux sur l’École d’Alexandrie cités plus haut (p. 820, n. 2), et de plus, Zeller, Phil. d. Gr., t. V3, p. 746 et suiv.
  3. Marinos, Vie de Proclos, 28.