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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


(première moitié du vie siècle)[1], qui, outre le recueil biographique dont nous avons parlé plus haut, composa une Chronique embrassant toute l’histoire romaine jusqu’à Anastase (Ἱστορία Ῥωμαιϰή τε ϰαὶ Παντοδαπή (Historia Rômaikê te kai Pantodapê)), ainsi que d’autres ouvrages moins importants ; — Jean d’Antioche (viie siècle), à qui l’on doit une chronique (Ἱστορία χροννιϰή (Historia chronikê)), sérieuse et intéressante, mais surtout composée avec des extraits d’historiens antérieurs[2] ; — enfin les chronographes Eustathe d’Épiphanie (vie siècle)[3] et Jean Malalas (fin du viiie siècle). La pauvre Chronographie de ce dernier, aujourd’hui mutilée au commencement et à la fin, s’étendait à l’histoire entière du monde, depuis la création jusqu’à la fin du règne de Justinien[4]. Si nous la citons ici, toute misérable qu’elle est d’ailleurs, c’est parce qu’elle offrait l’exemple le plus frappant du procédé de compilation sans art et sans critique, réglé uniquement par une curiosité inepte, auquel aboutissait alors l’historiographie. C’est ce livre en effet, selon Krumbacher, qui a servi de type, jusqu’au xiiie siècle, aux chroniques des moines[5]. Jean Malalas est vraiment, dans l’historiographie, le premier des Byzantins.

En dehors de l’histoire proprement dite, mais dans un domaine très voisin, doit être placé ici un érudit du vie siècle, Jean Laurentius le Lydien[6]. Né vers 490 à Philadelphie en Lydie, Joan Laurentius exerça de hautes fonctions officielles dès le règne d’Anastase et jusque

  1. Suidas, Ἡσύχιος Μιλήσιος (Hêsuchios Milêsios) ; Photius, cod. 69. — Notice et fragments, C. Müller, Hist. Græc. fr., IV, p. 142.
  2. C. Müller, IV, p. 533-622.
  3. C. Müller, IV, p. 138.
  4. Éd. de L. Dindorf, Bonn, 1831, dans le Corpus script. hist. byz. ; Migne, Patrol. grecque, t. LXXXVII.
  5. Krumbacher, Gesch. d. byzant. Litter., § 50.
  6. Photius, cod. 180. Sur les événements de sa vie, voir ses propres témoignages (Magistrat., chap. XXVI-XXX) et la dissertation de Hose, Commentatio de Johanne Lydo, dans l’édition de Bonn.