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L’HISTOIRE APRÈS PROCOPE


Maurice (582-602)[1]. Commençant à l’année 558, où Agathias s’etait arrêté, il avait conduit son récit, qui comprenait plus de huit livres, jusqu’à l’année 582, date de l’avènement de Maurice. Il comprenait donc, avec la fin du règne de Justinien, les règnes de Justin II et de Tibère. Les fragments assez étendus qui nous en restent renferment d’intéressants détails sur les peuples barbares auxquels l’empire d’Orient eut alors affaire, Avares, Sarrasins, Turcs, Lombards, Alains, Perses[2]. Imitateur d’Agathias, Ménandre lui est sensiblement inférieur comme écrivain. C’est assez dire que le mérite littéraire de son œuvre n’est pas grand.

Ménandre, à son tour, eut un continuateur au viie siècle en la personne de ce Théophylactos (dit Simocattès) dont nous avons cité plus haut la collection épistolaire[3]. L’ouvrage où il racontait le règne de l’empereur Maurice (582-602) nous a été conservé[4]. Diffus, prétentieux, plein de réflexions insignifiantes, il révèle déjà toute la faiblesse d’esprit de l’âge byzantin.

Sans nous arrêter à d’autres historiens tout à fait secondaires du vie siècle, tels que Nonnosos, Théophane de Byzance, Jean d’Épiphania, Pierre le Patrice[5], mentionnons encore, comme les derniers représentants de la tradition hellénique dans l’histoire : Hésychios de Milet

  1. Suidas, Μένανδρος Προτίϰτωρ (Menandros Protiktôr) ; l’article est un extrait de la préface de Ménandre, qui donne d’intéressants détails sur lui-même.
  2. Fragments de Ménandre, C. Muller, Fragm. Hist. Gr., IV, p. 200, et Dindorf, Hist. Gr. min., II. p. 1.
  3. Voir page 992.
  4. Édition de Bekker, Bonn, 1834, dans le Corpus scriptor. histor. byzant.
  5. Nonnosos, notice et frag. dans C. Müller, Hist. Græc. fr., IV, p. 178 et Dindorf, Hist. Gr. min., I. p. 473. Phot., cod. 3. — Théophane de Byzance, C. Müller, IV, p. 270 et Dindorf, I, p. 446. — Jean d’Épiphania, C. Muller : IV, p. 272 ; Dindorf, I, p. 375. — Pierre le Patrice, C. Müller, IV, p. 181 ; Dindorf, I, p. 425.