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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


Syrianos, le philosophe platonicien du ve siècle dont nous parlerons plus loin, de Sopatros, sophiste qui semble avoir professé à Athènes au commencement du vie siècle et dont nous avons mentionné plus haut la Chrestomathie, de Marcellinos, probablement celui à qui nous devons la biographie de Thucydide, de Troilos (ve siècle)[1]. Tous avaient écrit sur la rhétorique d’Hermogène. Leurs écrits n’attestent que trop combien cet enseignement était désormais épuisé. Apres eux, il se perd dans la monotonie stérile d’une sorte de mécanisme traditionnel, qui se perpétue indéfiniment à travers la période byzantine[2].

Des écoles de rhétorique, où se donnait cet enseignement, sortaient régulièrement, alors comme auparavant, des rhéteurs qui faisaient métier de parler éloquemment. Un certain nombre d’entre eux nous sont connus de nom. Mais aucun n’a approché de l’illustration des maîtres du siècle précédent.

L’école la plus en crédit au ve siècle est celle de Gaza en Palestine, dont l’histoire mériterait peut-être d’être étudiée de plus près qu’elle ne l’a été jusqu’ici[3]. Vers la fin de ce siècle, nous voyons sortir de là, comme rhéteurs ou grammairiens, Timothée[4], Énée, auteur d’un

  1. Syrianos, Commentaria in Hermogenem. éd. Babe, Lipsiæ, 1891, (Bibl. Teubner) ; Sopatros et Marcellin, Valz, Rhet. gr., t. VIII ; Troilos, t. VI. On peut ajouter ici un certain nombre de rhéteurs qui semblent avoir vécu entre le iiie et le vie siècle : Tibérios, postérieur à Apsinès (Περὶ τῶν παρὰ Δημοσθένει σχημάτων (Peri tôn para Dêmosthenei schêmatôn), Walz, XIII, 527 ; Spengel, I, 60) ; Phœbammon (Περὶ σχημάτων ῥητοριϰῶν (Peri schêmatôn rhêtorikôn), Walz, VIII, 492 ; Spengel, I, 44) ; Ælius Hérodien, Polybe de Sardes, Zonéos, et plusieurs anonymes, qui ont traité les mêmes sujets (Walz, t. VIII ; Spengel, t. I).
  2. Krumbacher, Gesch. d. Byz. Litter., c. 86.
  3. Schol. du ms. palatin de l’Anthol. à propos de la Description de l’Univers de Jean de Gaza : Ἡ πόλις αὖτη φιλόμουσος ἦν ϰαὶ περὶ τοὺς λόγους εἰς ἄρχον ἐληλαϰυῖα (Hê polis autê philomousos ên kai peri tous logous eis archon elêlakuia). K. Seitz, Die Schule von Gaza, Dissert., Heidelberg, 1892.
  4. Suidas, Τιμόθεος (Timotheos). Fragments, A. Cramer, Anecd. Oxon. IV, p. 263-269 ; Anecd. Paris, IV, p. 239-244.